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plus pâturer dans ces broussailles de quelques mètres de haut ; elles ont envahi tout le sol, elles forment aujourd’hui un fourré absolument impénétrable…

« … Il faut bien l’avouer, nos collines et nos ravins ne contiennent aucune essence d’arbres de haute futaie…

Aussi dussé-je être vilipendé par la colonie, je dirai : « Réhabilitons la chèvre. »


Là où il y avait de grandes forêts, elles sont demeurées. Salluste nous dit expressément qu’il n’y en avait pas beaucoup. Celles qui existaient de son temps nous les avons retrouvées. Même elles excitaient le lyrisme de ce bon M. Bugeaud. (Des moyens de conserver et utiliser l’Algérie, 1842.)


CHAPITRE XXI

Conclusion et réponse à la question : L’Algérie est-elle un pays fertile et naturellement très riche ?


Mais, ces histoires de chèvres,… et bien d’autres, qui font que mon discours, si je parle à des coloniaux de l’Algérie, malgré que je ne dise que des vérités, a toujours l’air d’être paradoxal, nous les commenterons ailleurs. Maintenant c’était la question : l’Algérie est-elle un pays naturellement fertile et riche ?

La science a répondu…

… Si j’étais le pamphlétaire que me veulent tant de bons amis, je pourrais paraphraser la riposte classique du convive inattendu à qui l’amphitryon dit gracieusement : « Prenez donc place… quand il y en a pour trois il y en a pour quatre… — Vous parlez sans doute des bougies » ; je pourrais dire qu’en Algérie le soleil éclaire tout et plus… que si de la lumière suffit, des milliers et des milliers de nouveaux colons en auront à leur suffisance… mais