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Le grenier de Rome, il n’était pas nécessaire qu’il fût bien vaste… Rome n’était, somme toute, qu’une petite ville… Et les exportations du grenier africain, si le transport en exigeait des flottes de barques romaines, il y suffirait aujourd’hui d’un voyage de quelques bons cargos.

Il est également inexplicable que des auteurs comme M. Boissier, qui devrait cependant avoir un peu de critique, en son Afrique du Nord, se laissent enlizer dans la légende d’une Afrique romaine et plus riche, et plus fertile, et à climat meilleur. Les anciens n’ont jamais constaté cette merveille. La description de Salluste aujourd’hui encore est exacte.

Ce Romain écrivait ceci :


« La mer y est dangereuse, les rivages ont peu de bons ports, la terre est fertile en céréales, favorable aux troupeaux, contraire aux arbres, la pluie et les sources étant rares, l’eau y manque…

« Les collines sont couvertes d’oliviers sauvages, de myrtes et des autres espèces d’arbres qui poussent sur un sol aride et sablonneux…

« … Dans le Sud, la plaine est unie et sans végétation… »


Tout cela est encore vrai aujourd’hui. La région marine et les cantons à humus de la région montagneuse, les seuls où les Romains cultivaient, laissant les terrains arides aux myrtes… est toujours fertile en céréales, favorable aux troupeaux et contraire aux arbres

Quant aux plaines du Sud où nous refoulons l’indigène, elles sont toujours sans végétation.

N’insistons que sur la phrase « fertile en céréales ». Nous devons observer que le même mot a chez un homme de l’antiquité romaine et chez un homme de notre époque où les agglomérations urbaines atteignent trois et quatre millions d’habitants (la