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leurs jardins. Depuis deux mois aucun jardinier n’a pu mettre le pied dans sa propriété… Je demande que le crédit de secours soit porté à 1.200.000 francs. »


Le commissaire du gouvernement aux plaintes sur les dommages particuliers répondait en signalant les « dommages causés à l’outillage économique de la colonie ».

Ces calamités ne sont malheureusement pas l’exception en Algérie.

M. Jonnart l’a dit lui-même avec franchise au Parlement, en 1904, lors de la discussion relative aux chemins de fer :


« … Les vaches maigres semblent sur le point de succéder aux vaches grasses. Vous savez qu’en Algérie les vaches maigres succèdent normalement et régulièrement aux vaches grasses. »


M. Baudin avait constaté ce phénomène en étudiant les oscillations des garanties d’intérêt, qui, on le sait, dépendent des recettes des chemins de fer et par conséquent des bonnes ou des mauvaises récoltes :


« Ces oscillations, dit-il, sont régulières, se produisent de façon fatale, et personne n’y peut rien. »


En effet, personne ne peut rien contre les « irrégularités » « régulières » d’un climat où les extrêmes de toute nature déjouent toutes les prévisions agricoles et font que pour désigner l’exploitation de la terre les Arabes ont un mot synonyme de notre mot loterie.

C’est ce climat qui, toujours d’après M. Jonnart, « détruit en moins de six ans les meilleures traverses de chêne, qui agit constamment sur les vernis, sur