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Il est vrai que, depuis les retentissantes aventures de feu M. Bertagna, tout le monde sait que, si les terres d’Algérie n’ont pas assez d’acide phosphorique pour donner un rendement agricole convenable, le remède, grâce aux gisements de phosphates, est près du mal. Oui… Mais… car il y a un mais… que je trouve encore dans le livre de M. Rivière, les phosphates algériens pour servir d’engrais doivent être transformés en superphosphates, et l’acide sulfurique nécessaire est diablement cher. Quant au phosphate naturel, on ne le donne pas. Il est payé 45 francs la tonne sur quai d’Alger. Notez que la teneur en phosphate de chaux n’y est que de 60 %, alors que dans les phosphates américains elle est de 75 à 83 %.

Maintenant, pour ce que nous dirons les « à-coups » des saisons, les grandes perturbations climatériques, les catastrophes, les calamités, ce n’est, hélas ! que trop fréquent. On pourrait même définir une sorte de « roulement » entre les bonnes et les mauvaises années. C’est tantôt le chaud, la sécheresse, tantôt le froid, la neige, tantôt les pluies torrentielles, les inondations, quand ce n’est pas les sauterelles…

1902-1903 fut bien. Comme en France il y avait peu de vin, celui d’Algérie se vendit parfaitement. Bonne année. L’allégresse ne dure pas. 1903-1904 amène les inondations, le froid, toutes sortes de désastres. Les Délégations financières, sur un budget qui ne permet pas de grands imprévus, demandaient cette année un million deux cent mille francs de secours nécessaires pour les victimes.

M. Maréchal disait en mars (1904) :


« … Dans certaines régions il y a eu cinq inondations successives et les dégâts ont été considérables. Depuis le mois de janvier certains propriétaires n’ont pas vu les terres de