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y est trop élevée, avec une trop grande siccité de l’air, que ne peuvent combattre les irrigations d’eau saumâtre à volume forcément restreint.

« D’autre part, l’hiver y est trop accusé par ses abaissements au-dessous de zéro, qui tuent les orangers à Touggourt, et par des périodes de vents glacés qui arrêtent toute végétation. »


Peut-être le Sahara nous réserve-t-il des richesses minières. Cela est même probable. Près d’Aïn-Sefra un peu de cuivre est exploité.

Mais, tant qu’on n’aura point trouvé plus et mieux, on dira la vérité en affirmant ce pays celui de la grande misère et de l’extrême pauvreté.


CHAPITRE XVII

La qualité de la terre algérienne. Les calamités « irrégulières » fatalement « régulières ».


Ajoutons à ces notions que la terre d’Algérie, dans la région marine et dans la région montagneuse, là où le roc ne luit pas nu au soleil (dans les deux autres régions il est inutile de parler terre, il y en a si peu) est généralement pauvre. Des siècles de récoltes sans restitutions suffisantes l’ont épuisée. Dans les districts où elle a dormi, s’est reposée, elle est maigre et s’appauvrit rapidement si on lui demande beaucoup.

M. Rivière nous dit : « En Algérie la proportion des terres pauvres en acide phosphorique l’emporte sur celle des terres suffisamment riches. » Et M. Rivière appuie cette opinion sur les travaux, sur les analyses de M. Dugast, directeur de la station agronomique d’Alger, et de M. Ladureau, l’agronome bien connu.