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caprices, varient non pas seulement dans leur répartition, mais aussi dans leur quantité. Cette quantité même est assez maigre pour la chaude contrée qu’il s’agit d’arroser. »


Par contre, elle est vraiment trop abondante… en hiver…

L’irrégularité, l’insuffisance générale du régime des pluies est-elle corrigée par une régularité du système fluvial donnant, s’il m’était permis de m’exprimer ainsi, une « suffisance » d’irrigations et de rosées ? Non, ce qui tombe en averse est perdu en torrent. Les professeurs disent élégamment :


« … Nulle part, en Algérie, vous ne verrez cette régularité de nos beaux fleuves d’Europe, cette plénitude tranquille, cette majestueuse égalité d’allure… » (Wahl.)


On voit, pour emprunter à M. P. Leroy-Beaulieu son pittoresque et hardi langage :


« … Des rivières alternativement turbulentes, impétueuses, dévastatrices, ou formant des marais, puis somnolentes, presque honteuses, et se cachant… » (Sic.)


La Seybouse paraît seule convenable à notre économiste national :


« C’est, écrit-il, de tous les cours d’eau algériens celui dont on rougirait le moins en Europe… » (Re sic.)


(M. Leroy-Beaulieu est un de nos écrivains les plus imagés ; mais il a l’image idéaliste. De lui cette autre comparaison : « Peu de contrées offrent une figure géographique aussi massive, aussi correcte que l’Algérie. » )

L’industrie humaine peut retenir l’eau, la distribuer. C’est dans le programme de la colonisation algérienne. Je me rappelle cette forte et belle et simple parole de M. Lépine me disant dans un en-