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des Hauts Plateaux où mord aujourd’hui la colonisation officielle, avec le système intensif de culture, qui est celui des colons européens condamnés à chercher gros bénéfices, là, entrent en jeu des facteurs qui ne permettent pas à nos cultures intensives de résister, je ne dirai pas seulement au froid, mais, pour être exact, au froid et au chaud.

Et c’est le degré hygrométrique. L’humidité et la siccité rendent également mortels aux végétaux domestiques les minima et les maxima.

Et c’est le régime des pluies et des eaux fluviales, le régime des vapeurs d’eau dans l’atmosphère.

Je n’insisterai point sur ce propos comme je l’ai fait sur celui du froid. Il est d’une observation trop simple pour que la vérité ne s’en soit pas imposée à tous. On a pu, grâce à des sophismes de calcul, à des observations incomplètes, affirmer le chaud quand c’était le froid. Les brutalités de la sécheresse après l’inondation, l’averse, ont rendu impossible le truc des moyennes.

Les auteurs qui ont été abusés par les légendes de la thermométrie officielle ont vu clair en hygrométrie, en pluviométrie.

M. Wahl a dit aux étudiants :


« Dans les régions tempérées, la pluie annuelle distribuée à un grand nombre de jours descend goutte à goutte, de manière à s’infiltrer lentement dans les profondeurs du sol. En Algérie elle s’abat par averses violentes, qui ravinent et dégradent les terrains ; il n’est pas rare de recueillir 30 à 40 millimètres en vingt-quatre heures. Sans transition l’inondation succède à la sécheresse, le champ qu’on a vu la veille assoiffé, fendu de crevasses, est noyé le lendemain. Les pluies sont plus fréquentes en Europe, mais plus intenses en Algérie. Ces chutes d’eau torrentielles rappelleraient plutôt les tropiques ; mais aux Antilles, aux Indes, dans le Soudan, les pluies sont régulières et abondantes. En Algérie elles ont leurs