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CHAPITRE X

Pourquoi ce froid, et comment la notion qui en était méconnue, que l’on doit connaître, importe essentiellement à l’agriculture de colonisation.


La réponse à cette question, nous devons encore la demander à M. Rivière qui nous la dira. Les froids algériens sont dus à l’influence steppienne des Hauts Plateaux en relation directe avec l’influence désertique, du Sahara… C’est les évaporations formidables, c’est les immenses rayonnements nocturnes…

Quelles en sont les conséquences ?

Le lecteur me permettra de ne point démarquer M. Rivière, comme le ferait un économiste de Sorbonne, mais de citer textuellement. Le passage est essentiel :


« L’influence du climat saharien s’étend sur la plus grande partie du territoire algérien, mais elle est surtout dominante dans les Hauts Plateaux qui revêtent presque entièrement la forme de steppes. En effet, la ligne de démarcation du climat steppien se trouve à une faible distance du littoral, de 60 à 100 kilomètres tout au plus ; c’est une ligue presque parallèle au rivage, passant par Soukharas, Sétif, Boghari, Tiaret, Saïda et Tlemcen. En résumé le véritable Tell est emprisonné entre cette ligne au sud et la mer au nord. Toute la colonisation se meut dans cette faible bande, limite extrême sud de l’olivier et de la vigne, sauf pour les altitudes d’où ces végétaux sont exclus…

« … La fréquence et l’intensité des refroidissements en Algérie à partir de la ligne des faîtes, si proche de la mer, ont une influence considérable sur la vie économique et agricole des Hauts Plateaux. Sur les points très limités où elle est possible, l’agriculture ne peut y avoir qu’une forme extensive et rudimentaire, et tout le reste ne constitue qu’une région pas-