Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

marquer ces abaissements de température. À la fin de l’hiver 1903-1904, lorsque j’étais en Algérie, les quatre-vingts centièmes du troupeau indigène moururent.

Et cela n’entame en rien la conviction des savants officiels, qui veulent, malgré les plus dures leçons de l’expérience, claveliser en ces mois « risqués » les moutons qui vivent exposés au froid, sans abri. Cela n’altère en rien la belle confiance du populaire et des politiciens qui veulent de plus on plus refouler le troupeau indigène sur les sols les plus exposés…

Les froids tardifs, printaniers, en avril, en mai, sont fréquents, partout, avec des gelées, sur les Hauts Plateaux. C’est les céréales, chaque année risquant la gelée (qui fit tant de dégâts en 1904). « La colonisation nouvelle qui s’avance sur les Hauts Plateaux, nous dit M. Rivière, verra la variation de ses cultures bien réduite par ces froids. »

Enfin, voici un très curieux tableau totalisant les degrés des minima, et d’après lequel il aurait fait moins froid à Paris que dans la majeure partie de l’Algérie :


El Aricha, 75 minima sous zéro 280° de froid.
Aïn-Sefra, 25 269°
Géryville, 99 333°
Aflou, 139 587°
Aumale, 67 178°
Djelfa, 82 278°
Laghouat, 46 124°
Constantine, 57 118°
Paris, 48 195°
Yarmouth, 34 73°


Ce tableau dressé par M. Rivière porte sur les minima de l’hiver 1900-1901.