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CHAPITRE VIII

Comment M. Rivière, que les grands savants de cabinet disent avec mépris « un jardinier », fut conduit à noter les vraies températures de l’Algérie.


Comment M. Rivière fut-il amené à constater que la thermométrie officielle induisait « le peuple » en si « grave erreur » ?

Très simplement. Et parce qu’il est un jardinier, ainsi que disent, avec dédain et mépris, quelques beaux savants que je connais… M. Rivière voyait au Jardin d’essai de la glace et des plantes congelées, tandis que les observations de thermométrie officielle n’accusaient pas le point de congélation ! Alors, au lieu de placer le thermomètre à 2 m. 60 de hauteur, il le met à l’air libre, au niveau du sol, près des plantes… et il constate les au-dessous de zéro qu’on niait, dont on ne voulait, dont on ne veut même pas encore aujourd’hui entendre parler ! Car il dure toujours l’état d’esprit des anciens algériens que M. Rivière décrit en ces termes :


« Imbus de la légende d’une Algérie coloniale, pays chaud et torride, ils croyaient nuire à leur pays en révélant les refroidissements au-dessous de zéro, la glace, la neige, manifestations météoriques pourtant fort communes et très accusées dans la plus grande partie du territoire algérien. »


Les savants les plus désintéressés ne pouvaient, eux-mêmes, accepter les « au-dessous de zéro » dans les « jardins du littoral, véritables serres tempérées, » où cependant M. Rivière les constatait.

Ses observations de 1878, où, sur des thermomètres nus placés à 0 m. 10 au-dessus du sol, thermomètres enregistreurs, furent marqués :