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Le lendemain je faisais visite à M. Rivière, le directeur du Jardin d’essai du Hamma. Naturellement je pestais contre le froid… et contre les gens qui veulent à toute force et contre toute évidence que l’Algérie soit un pays chaud, très chaud. Même il me semble avoir souvenir que j’adressais un reproche… oh discret… à mon éminent ami, croyant qu’il n’avait pas suffisamment insisté sur cet élément « froid » dans son gros volume d’agriculture algérienne publié voici quelques années.

— Mais, répondit-il en souriant, l’Algérie est en train de m’excommunier parce que je viens de publier mes « observations de froid ».

Et il me tendit une récente brochure intitulée Climatologie algérienne. Refroidissements nocturnes de l’air et du sol (Société nationale d’acclimatation de France, Paris).


CHAPITRE VII

Pourquoi la science officielle ne donnait pas les vraies températures, dont la connaissance est nécessaire à la culture. Explications de M. Rivière.


J’ai lu. Et tous ceux qui voudront savoir ce qu’est le climat de l’Algérie devront lire. Aux tirades poétiques et vagues des économistes en vue, aux fantaisies des géographes célèbres, aux réclames des journaux lus, à la cuisine des moyennes et au tripatouillage intéressé des calculs du gouvernement général, c’est le démenti net, précis, indiscutable du savant, c’est le document, c’est le thermomètre.

Feuilletons ensemble la brochure de M. Rivière. Cet observateur a constaté, et il dit aux premières lignes :