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On me permettra d’insister comme je le fais. Je veux que de mon livre sorte quelque bien pour mon pays. Or je n’en sais pas de plus grand que de corriger les idées. Car c’est des idées mauvaises qui dirigent la masse, que vient tout le mal dont nous souffrons dans notre nation. C’est des idées justes, adéquates aux réalités, que viendra le mieux. Il peut être nécessaire de combattre, de tuer des hommes. J’estime que ce serait un très grand bien pour notre pays si quelqu’un pouvait nettoyer la politique de chefs comme les Étienne et quelques autres. Mais c’est un bien mille fois plus précieux de nettoyer le cerveau national d’idées comme celle des moyennes et quelques autres. Tant que notre intellectualité, que notre moralité n’auront pas été modifiées on pourra renverser les hommes mauvais, d’autres succéderont qui seront peut-être pis. Ce n’est pas la force des charlatans qui fait leur succès, mais notre faiblesse, notre crédulité, lesquelles proviennent de nos idées fausses.

L’idée des moyennes est une de celles qui ont fait le plus de mal à la colonisation.

C’est des moyennes que publient les statistiques officielles du gouvernement général, pour nous apprendre que, sur le littoral, à Alger, suivant l’ordre des mois en commençant par janvier, les températures sont de : 9,9 ; 8,2 ; 10,7 ; 13,9 ; 15 ; 20,3 ; 22,2 ; 21,5 ; 20,7 ; 16 ; 13,0 ; 9,6.

Dans le Tell, au point le plus froid, à Tiaret : 1,3 ; 1 ; 2,7 ; 7 ; 8,7 ; 14 ; 15,9 ; 15,7 ; 7,7 ; 6,5 ; 4,8 ; 2,1. Au point le moins froid, Tarrout : 7,9 ; 6,8 ; 9,3 ; 11,5 ; 12,7 ; 18 ; 20 ; 19 ; 18,9 ; 14,4 ; 12,1 ; 8,6.

Sur les Hauts Plateaux, au point le plus froid, à Aïn-Sefra : 0,1 ; 0 ; pas de moyenne pour mars, se-