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moyennes mensuelles des pressions barométriques, des températures maxima, des températures minima, des totaux mensuels des quantités de pluies recueillies en millimètres, et de l’évaporation.

Les moyennes des températures !…

Que des gens sans responsabilité devant la nation, devant le contribuable, devant le colon, comme Reclus, comme Leroy-Beaulieu, lesquels peuvent écrire en fantaisie sans risque autre que celui d’être convaincus de légèreté, contentent leur esprit de cette imagination des moyennes, cela noue pouvons à la rigueur, le comprendre. Mais des gouvernements qui, eux, vraiment sont responsables des erreurs pratiques dues à leurs théories fausses, que ces gouvernements jusqu’en 1903, pour nous renseigner sur les températures de l’Algérie, aient pu admettre cette abailardesque notion des moyennes, une de ces fameuses notions générales sur quoi repose en si grande partie notre instruction universitaire, cela se comprend moins. Nous sommes avides, gourmands de notions claires, simples, nettes, précises ; dans la complication des faits successifs, nous voulons une brève notion, et nous inventons les moyennes, la moyenne. En même temps, observons que nous ne voulons pas admettre les principes, les lois.

Qu’on utilise l’admirable invention des moyennes afin de mettre les demoiselles du monde en gavage d’instruction pour le brevet supérieur, passe encore… mais dans les publications pratiques, dans celles des économistes… non… non… c’est une plaisanterie qui a trop duré. La science — pratique ou théorique — doit être faite de précision, de réalités et non d’imaginations. La commodité du discours en suite de l’emploi des moyennes vraiment ne saurait en compenser les dangers.