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payé par le contribuable français, sont tombés dans ce gouffre. Nous avons fait les comptes, vous savez… mais l’économiste vous répond :

« La fondation d’une colonie est un placement à intérêt lointain et à compensations indirectes… » (P. L.-B.)

Cet intérêt lointain, jamais on ne l’atteindra puisque la liquidation est faite. Le placement est passé au compte profits et pertes depuis 1900. Quant aux compensations indirectes, vous les avez jaugées. Tous ces farceurs également… sinon ils ne parleraient pas tant de compensations morales. Du temps de Galibert c’était « la gloire du rétablissement de la civilisation et du christianisme », maintenant M. Leroy-Beaulieu ajoute « l’élargissement de l’horizon intellectuel ». (Algérie, p. 208.)

Outre ce que nous avons découvert au chapitre de la race nouvelle, de ses penseurs, etc., etc., etc., je sais bien que Mme Nini Buffet nous est arrivée de Saïda, Mlle Polaire de l’Arba, M. Étienne de Tlemcen et que le Figaro du 21 août 1904 nous faisait lire ceci :


« Il faut dire, à titre historique, que Paris a, pour la première fois hier, fait connaissance avec le « ban » arabe. C’est une série de cris extraordinaires, que voici décomposés : « Ana, ana, ana, Chouta, chouta, chouia, Barka, barka, barka », le tout terminé par cet extraordinaire roulement guttural que tous ceux qui ont voyagé en Algérie ont entendu sortir des bouches des femmes assemblées. Il est acquis à la chronique que Paris est désormais pourvu d’un nouveau mode d’allégresse. »


Et qu’il y a beaucoup d’anciens chass’d’Af’, d’anciens zouaves, tous parfaits « chacals ». Et je sais aussi que lors du procès Bazaine :


« Le général Pourcet a fait ressortir que le maréchal a perdu