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Comparons avec les statistiques de production ; production européenne, blé tendre et dur : 2, 616.322 quintaux ; production indigène, blé tendre et dur : 6.608.796 quintaux.

Notez que les grands séquestres ont porté sur les bonnes terres de production de céréales et les ont fait passer dans la colonisation européenne, et que malgré cela la production indigène demeure assez forte.

Pour l’orge qui donne une exportation de 22 millions de francs, c’est incontestablement la production indigène qui l’assure ; elle est en effet de 9.056.363 quintaux, l’européenne de 1.375.218 quintaux.

L’importation farine est à peu près l’exportation, 2.176.000 francs pour 2.139.000 francs. Pour les gens qui aiment les simplifications dans le mécanisme économique, il y a là matière à réflexion.

La pomme de terre a bien pris en Algérie. La consommation locale exige toujours un import de 2.337.000 francs, mais c’est de marchandise qui se conserve, de réserve. La production locale exporte pour 3.071.000 francs en primeurs.

Un argument pour ceux qui affirment la francisation des naturalisés. L’Italien n’importe que pour 3.000 francs de maïs. La polenta qu’il mange est de production locale, donc française. Mangeant français, il digère français. En attendant qu’il pense français, c’est toujours autant de gagné pour l’extension de notre génie national.

Aux fruits et graines, il y a un export d’un million de raisins frais, pour France. Et une importation de 313.000 francs de raisins secs de l’étranger. Pourquoi l’Algérien ne sèche-t-il point pour sa consommation une partie de ceux qu’il nous envoie ?