D’après la statistique officielle les exportations s’élevaient à cette époque à 236.940.000 francs dépassant les importations de 21 millions, ces dernières étant estimées à 216.175.000 francs seulement. Il était ainsi avéré que nous avions vendu plus que nous n’avions acheté et qu’un, gain de 21 millions était venu accroître d’autant la masse déjà existante de nos capitaux. Or la réalité ne correspondait nullement à cette conclusion optimiste. Si, en effet, on prend le bilan de la Banque de l’Algérie à cette époque, on voit que le compte du Trésor s’élevait en juillet par exemple à 42.181.000 francs. Or ce compte est alimenté par le produit des bons que l’État vend au commerce afin qu’il puisse ainsi solder en France l’excédent, resté sans couverture, de ses achats sur ses ventes. L’Algérie en 1897 ne pouvait donc être la créancière de la métropole ; elle était bien au contraire sa débitrice et la statistique commerciale dont nous avons donné les résultats était évidemment fausse.
« L’erreur qu’elle faisait circuler dans le public sous une estampille officielle était due à l’inexactitude des coefficients employés.
« En effet, pour arriver au chiffre de 236.940.000 francs représentant la valeur totale des exportations, l’administration des douanes comptait :
3.767.422 hectolitres de vin à 32 francs, ci. | 134.900.000 | fr. |
8.206 chevaux à 1.000 francs par tête, ci. | 8.206.000 | |
3.289.440 kilos de tabac en feuilles à 1 fr, 50, ci. | 5.033.000 | |
106.126 kilos de tabac fabriqué à 12 fr. 26, ci. | 1.318.000 | |
Total | 149.514.000 | fr.[1] |
« En opérant ces défalcations sur les divers coefficients, on ne trouvait donc plus que :
Pour le vin | 75.348.000 | fr. |
Pour les chevaux | 2.472.000 | |
Pour le tabac en feuilles | 3.618.000 | |
Et pour le tabac fabriqué | 637.000 | |
Total | 82.650.000 | fr.[1] |