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« Il est absolument faux de dire que l’Algérie est une charge pour la France ; il est même dangereux de le laisser croire. Car si le budget métropolitain vient combler pendant plusieurs années encore le déficit apparent de quelques millions du budget algérien, les statistiques les plus scrupuleusement établies ont prouvé que l’Algérie, par le seul fait de sa possession par la France, augmentait la fortune publique de la métropole de plus de 300 millions par an. »

Aux Délégations financières de cette année on n’a plus parlé de 300 millions. On s’est contenté de 30.

Ce fut à l’occasion d’une discussion de la « théorie dite du contingent » sur le propos de l’article 4 de la loi de remise des chemins de fer. M. Doumer avait, à la Chambre des députés, soutenu avec raison que, le jour où l’Algérie aurait assez de recettes, la France pourrait lui imposer les dépenses militaires. MM. de Soliers, Vinci, Ch. Joly protestèrent joliment.

Entre autres choses, ils dirent ceci :

« Sans doute si en Algérie la métropole pouvait cumuler, avec les revenus indirects déjà considérables qu’elle perçoit au moyen des échanges d’appréciables contingents, tout irait pour le mieux pour elle, mais il faut opter entre l’un ou l’autre, car ils s’excluent. »

En français plus clair cela veut dire : Nous Algériens nous n’acceptons l’union commerciale avec la métropole qu’aussi longtemps que la métropole paiera nos dépenses militaires. Le jour où nous n’aurions plus de subvention métropolitaine, où nous devrions payer toutes nos dépenses avec nos recettes, nous n’admettrions pas le privilège des produits français sur nos marchés, etc., etc. Relisez cette petite phrase de ces trois Algériens. J’ai omis de la mettre à sa vraie place en mon ouvrage. Elle devrait figurer en effet au chapitre sur le séparatisme.

M. de Soliers, qui est le grand compteur algérien,