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Ainsi vous voyez que la notion chaleur, est bien établie, que l’Algérie est vraiment dans l’opinion des gens instruits un pays chaud.

Voici mieux. Dans le livre de M. Wahl, — un professeur qui a compilé tous les documents officiels, tous les ouvrages sérieux que l’on doit croire si l’on est écrivain sérieux, — un livre d’enseignement supérieur qui fait les idées des classes dirigeantes, dans ce livre classique, et par ailleurs intéressant, je lis :


« Le littoral jouit d’un climat tout maritime ; les écarts de température ne sont pas considérables entre les jours et les nuits, ni même entre les saisons. L’hiver est d’une douceur délicieuse ; par les temps les plus froids le thermomètre marque de 10 à 15 degrés centigrades, l’abaissement de la température coïncide toujours avec de fortes pluies ; à la première embellie on remonte à 15 et au delà : le ciel reparaît lumineux, l’air s’agite doucement sous l’haleine fraîche des brises, la végétation étale le luxe de ses couleurs vivifiées. Pour l’étranger, pour celui qui a encore dans les yeux les ciels bas, les soleils sans lumière et la nature du Nord endormie par le froid, c’est un véritable éblouissement. »


Le livre de M. Wahl est de 1897. Mais cette notion de l’Algérie, ou pour être plus exact, du littoral algérien jouissant d’un climat chaud, d’un climat où « par les temps les plus froids le thermomètre marque de 10 à 15 degrés centigrades », n’a fait que se généraliser.

Les journaux la vulgarisent à toute occasion. Quand le Figaro, par exemple, publie un numéro spécial illustré à propos du voyage présidentiel (numéro du 18 décembre 1902), on y lit :


« La température est délicieuse en hiver. Le petit tableau que voici nous en fournit suffisamment la preuve.

« C’est le relevé des moyennes observées à l’observatoire d’Alger pendant dix heures consécutives :