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les arbres sont grêles ; maigres les trèfles ; dédorés les mélilots, et pâles, blancs les coquelicots…

Les banlieues d’Alger, d’Oran, leurs foules bruyantes, les campagnes de Sidi-bel-Abbès, de la Mitidja, de la Seybouse, leurs paysans affairés, les voituriers sur les routes… là… oui… de la vie… Mais, ailleurs ! au visage des êtres anémiés, misérables, dolents, on voit parfois des rougeurs plus vives qu’aux joues de l’homme vigoureux. Santé ? Non. Fièvre, en suite d’un remède violent. Dans un pays on jette des millions de soldes, des millions d’emprunts. C’est une fièvre économique, ce n’est pas la santé économique.


CHAPITRE XVII

L’industrie.


Dans un pays de grande production agricole, partant de nombreuse population, et qui est en même temps un pays à soldats, à fonctionnaires, il y a une clientèle locale pour une industrie locale.

Il semblerait donc qu’il dût y avoir une industrie algérienne très importante. Mais ce fait que l’Algérie n’a pas de charbon, cet autre fait que des exportations agricoles ont toujours en contre-partie une importation industrielle, a borné l’action locale d’une industrie locale. Le manque de charbon suffit à limiter celle de l’industrie d’exportation. Seul le pouvoir d’exportation de l’industrie minière apparaît illimité. Mais il y faut les mines. Et exploitables.

La statistique de 1902 nous expose, de manière assez complète et claire, la situation de l’industrie algérienne.