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« La campagne agricole de 1901 s’annonce sous des auspices moins favorables, à raison des grandes perturbations climatériques de l’hiver dernier, dont le bétail indigène a principalement souffert. »


Si l’on veut conserver le troupeau algérien qui, par ses exportations, fait rentrer en Algérie une vingtaine de millions de francs, qui était une matière à revenus certains, il semblerait naturel de lui laisser son pâturage au lieu de remplacer ce pâturage, qui résistait aux gelées blanches de printemps et aux sirocos d’été, par des cultures qui, elles, n’y résistent point. Mais cette logique n’est pas officielle. On croit qu’en améliorant la race on la rendra capable de supporter les conditions nouvelles que lui impose le refoulement.


« Cette amélioration, nous dit le service pastoral, a été poursuivie tout à la fois par la sélection, par le croisement et par un ensemble de mesures destinées à faire comprendre aux indigènes la nécessité de castrer les mâles de bonne heure, de choisir les plus beaux sujets comme reproducteurs et d’allaiter, d’une façon plus régulière, leurs agneaux. »


Voilà, pour l’École des beaux-arts d’Alger, un idyllique sujet de concours : « Indigènes ayant compris M. Revoil et allaitant leurs agneaux. » Quand l’administration a, de la sorte, recommandé aux indigènes d’allaiter régulièrement leurs agneaux, elle croit que cela suffit pour que le mouton puisse digérer le sable ou la terre gelée.


CHAPITRE XVI

La colonisation agricole est ainsi jugée par les résultats.


Vous savez maintenant les résultats de la colonisation agricole de l’Algérie.