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Les statistiques furent remontées.

On imprima pour 1901 : 8.053.758 têtes. Ainsi on assistait à ce phénomène que le troupeau de 6.723.952 moutons donnait une exportation de 922.537 têtes et s’augmentait à 8 millions.

Le rapporteur du service pastoral se crut obligé d’expliquer. Et son explication doit être retenue.

La voici :


« Les pertes éprouvées, depuis 1888, ne seraient plus que de 2 944.655 moutons. Mais l’augmentation constatée, entre 1900 et 1901, qui se chiffre par 1.329.806 unités, est plus apparente que réelle.

« La statistique n’a pas été établie, pour 1901, de la même façon que pour les années précédentes.

« La plus grande partie, sinon la totalité de l’augmentation constatée, est due à ce fait que le dernier recensement comprend tous les agneaux au-dessus d’un mois, tandis que les jeunes provenant du dernier agnelage ne figurent pas dans les relevés fournis pour les années précédentes.

« Si l’on compte seulement 2.500.000 brebis portières, on admettra facilement que cet agnelage représente le gain de 1.329.806 têtes constaté de 1900 à 1901. »


Et le rédacteur du rapport du service pastoral ajoute :


« Il est permis d’admettre que, s’il n’y a pas eu d’augmentation sérieuse, il n’y a pas eu, en tout cas, de diminution nouvelle. »


La diminution du troupeau est, ai-je dit, une conséquence de la politique contre l’indigène. Elle coïncide avec le refoulement de l’Arabe sur les plateaux froids et sans eau. Le document officiel est obligé de le constater :


« De sérieux efforts, destinés à améliorer la situation de notre élevage, s’imposent ; il est surtout indispensable de rendre les parcours steppiens de plus longue durée en y créant des réserves d’eau potable. C’est là une nécessité qui s’impose