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triels. « Monsieur m’a-t-il dit, l’Algérie aurait, dans l’agave, si on voulait, un trésor. » C’est bien l’avis du docteur Trabut. Et cet homme généreux veut donner à l’Algérie ce trésor.

« Depuis dix ans, écrit-il, le service botanique s’efforce de multiplier et de faire cultiver quelques agaves pouvant croître dans les sols pauvres et inutilisés du littoral. »

Tant que le service botanique ne s’efforça qu’à cela et à des tâches similaires, ce fut parfait… Mais toucher au tabac, demander de bons produits !


CHAPITRE XV

L’élevage.


Il constituait, il constitue la seule richesse de l’Algérie. Le troupeau donne sans frais d’énormes bénéfices. Mais il est indigène. L’Européen engraisse le bétail jeune acheté à l’indigène. Le troupeau étant indigène n’a jamais « excité » la sollicitude des pouvoirs publics. On n’a pas compris que là, — puisque, je le répète, il n’y a pas de frais d’établissement, presque pas d’entretien — que là était la richesse à soigner, à développer. Qu’il y avait là beaucoup plus d’argent à gagner que dans la vigne, voire que dans les céréales sorties de leur zone favorable. On n’a pas compris cela parce que, le comprenant, on aurait dû rendre justice à l’indigène. Or la politique était « contre » l’indigène. Elle a frappé l’indigène. Mais elle a aussi frappé le troupeau, richesse vivante du pays.

Le troupeau algérien diminue.

Si l’homme peut lutter contre le refoulement, s’il