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transporteurs et des commissionnaires. On a tort. Le prix payé au producteur atteint et dépasse rarement 14 francs. C’est celui qu’admet M. Rivière. Et il donne comme retour d’argent au producteur 62 millions + 3 millions de sous-produits. Et alors on a : dépenses, 80 millions à 88 millions ; recettes, 65 millions.

Et voilà ce qu’est la bonne affaire agriculture algérienne en ce qui concerne la vigne. Il peut y avoir des propriétaires qui, actuellement, s’enrichissent : ceux qui ont pris la vigne pour rien avant la bonne récolte. Ils encaissent la vente et repassent la vigne. C’est « une main de chemin de fer » que cette exploitation. Celui qui la reçoit à la passe gagne. Mais il y en a beaucoup plus à la dépasse, etc., etc. Mais à quoi sert de discuter ? Il y a le calcul brutal. Restons-y. Notons que c’étaient de grands économistes, de grands hommes d’État, de grands intelligents que les hommes qui ont lancé l’Algérie dans la vigne !

Là encore nous n’avons pas le choix vaste. Nous sommes pris, serrés dans le dilemme. Ou bien ils savaient que pour le bénéfice immédiat de courtages et commissions de toute nature ils engageaient la colonie dans une opération à perte, et alors c’est des canailles. Ou bien ils croyaient l’engager dans une opération à bénéfices, et alors c’est des imbéciles. Car la moindre lueur de bon sens a montré de tout temps qu’un grand vignoble ne pouvait être qu’une mauvaise affaire pour l’Algérie ; que tout ce qu’on pouvait demander à la colonie en vigne c’était la production de sa consommation locale.

Je sais qu’il y eut la grande crise du phylloxéra français… Mais un parler ne peut que servir à rendre plus lourde la condamnation. Ne fallait-il pas