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qu’on le dit en officiels discours, une idée favorable de « l’affaire » viticulture algérienne. Mais il faut compter… et décompter.

Et voici ce que j’ai lu chez un terrible compteur. C’est toujours M. Rivière. Naturellement. Il est le seul…

Un hectare de vigne en Algérie revient à 4.000 fr. Au tribunal on le vend entre 1.500 et 1.800 francs en temps normal.

Le Crédit foncier, pour estimer le gage de ses prêts, n’accorde aucune plus-value à la terre couverte de vignes. J’ai même lu ailleurs que cette administration a quelque temps retranché du prêt la somme nécessaire pour l’arrachement de la vigne.

M. Rivière rappelle ensuite l’hypothèque dont est grevé le vignoble. Il estime qu’elle oscille entre 320 et 330 millions. C’est plus, si nous en jugeons, par la note officielle plus haut citée. Il faut admettre au minimum 400 millions. L’intérêt en est de 8 % en moyenne. Au Crédit foncier et agricole d’Algérie c’est 7 fr. 22. C’est donc 32 millions qu’avant tout la vigne algérienne doit payer. 32 millions qui sortent d’Algérie ; en or.

Le prix d’entretien de l’hectare est, chiffre minimum, de 370 francs par an. Soit cinquante-six millions pour le vignoble. 56 + 32 = 88. C’est quatre-vingt-huit millions « d’exigences irréductibles ». M. Rivière cote seulement 80 millions.

Qu’il y ait récolte ou pas, qu’on vende ou qu’on ne vende pas, c’est une dépense nécessaire de 80 millions au moins pour que subsiste le vignoble.

Il produit. C’est environ 4.500.000 hectolitres. Pour estimer cette production les statistiques donnent le prix de 20 francs à l’hectolitre. C’est exagéré. On compte dans le prix de vente la rémunération des