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Nous avons vu au livre troisième de cet ouvrage ce que l’on doit penser de cela. Qu’il en est de la légende des fertilités anciennes comme de celle du déboisement par l’Arabe.

Si l’Arabe a déboisé, nous ne nous en privons pas non plus. Nos guerriers ont, eux aussi, coupé les arbres pour punir le vaincu. Et nos administrateurs encore maintenant tondent des hectares de forêts pour donner aux colons des champs ayant un peu de terre sur le roc.

Rêverie ! Calomnie ! Vous êtes imbus de cette idée que le devoir de notre administration éclairée, c’est de rétablir la forêt détruite par l’ignorant Arabe, afin de rendre à la colonie l’humide climat des belles époques de la fertilité ancienne. Vous avez lu au budget le chapitre des dépenses de reboisement. Et vous ne pouvez admettre qu’ici on dépense de l’argent à détruire des forêts pour y faire des champs, tandis qu’ailleurs on gaspille de l’or pour essayer de faire pousser ou repousser des forêts.

Cependant cela est. Si vous ne pouvez m’en croire, je vous prie d’ajouter foi aux déclarations faites en 1903 par M. Revoil dans son dernier exposé de la situation de l’Algérie. En 1902, à coût d’argent, on a donné à la forêt trois mille hectares et on lui en a pris quinze mille.

Voici textuellement :


« La création du centre de Tirman et l’agrandissement de ceux de Bossuet, Martimprey, le Télagh, Chanzy et Mellinet ont porté à eux seuls sur près de 13.000 hectares des forêts de Zégla, Sdamas-Ouest, de Sidi-Ali-ben-Youb. »


Ainsi quand les Arabes, pour trouver terre plus riche ou pour toute autre raison, déboisent, ils sont des sauvages, et nous, quand, pour donner des terres aux colons que nous amenons à prix d’argent, nous