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Que ceux-là ne sont point ceux qui ont hypothèques. Leur part est nette. Celle qui est hypothéquée est celle de l’Algérien. Or, pour bien établir la prospérité privée des Algériens, c’est-à-dire des véritables colons, il faut retrancher de la valeur totale de la propriété celle du fonds non hypothéqué, du fonds appartenant à l’étranger et ne mettre en regard de la somme d’hypothèques que la valeur du fonds hypothéqué. Or, c’est cela que les Algériens ne veulent pas. Car cela fait ressortir d’une façon trop brutale leur insuccès.

Cela montre trop violemment leurs mœurs économiques, et que la politique leur a permis d’arriver à ces résultats merveilleux que l’emprunt sur le gage dépasse la valeur du gage !

Ce résultat fut mis en lumière par la liquidation des opérations de la Banque d’Algérie, ne l’oublions point.

Enfin rappelons-nous que le taux légal de l’intérêt en Algérie est de 6 %. L’exploitation publique de l’Algérie accuse chaque année un déficit de 240 millions. Nous verrons, nous essayerons de voir ce que produit l’exploitation privée de l’Algérie ; en attendant, notons que, en dehors des impôts à destination de l’État, cette production est grevée d’une charge de 96 millions, ce qui est son impôt particulier.

Une autre indication de la prospérité des entreprises privées, de la richesse des particuliers est fournie par l’étude des monts-de-piété. D’un côté le notaire et l’hypothèque, de l’autre le mont-de-piété.

En 1902 c’est : engagements 3.670.097 francs ; renouvellements, 2.497.197 francs ; dégagements 3.300.651 francs ; soit, entre les mouvements