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riennes veulent être de la partie quand l’État sera amené à transiger avec le P.-L.-M., qui possède un patrimoine permettant le paiement intégral de la dette, si l’on veut appliquer strictement l’article 7.

Quel sujet aux méditations du philosophe, cet Algérien des Délégations financières annonçant la transaction vraisemblable avec le débiteur à patrimoine ! Curieux état d’âme que celui de ces gens qui consentiront à ce que les lois ne soient pas strictement appliquées, pourvu qu’on n’oublie point de les lier !…

Aussi, je crois intéressant de noter dans cet ordre de faits qu’un des administrateurs du P.-L.-M. est devenu administrateur de la Banque de l’Algérie.

Et que de gros personnages politico-financiers de l’Algérie ne seraient plus électeurs si leur « ardoise » à la Banque n’avait pas quelquefois reçu « le coup d’éponge ».

Et que cela explique bien des choses inexplicables…

L’Algérie a si longtemps vécu aux frais et de l’indigène et du contribuable français qu’elle ne peut admettre cette idée que, soit pour le public, soit pour le privé, le prix de ses dépenses doive être payé par elle.

Dans un précédent chapitre on a vu ce qu’est le parasitisme algérien. Ceci, qui a trait aux chemins de fer, confirme ce que j’ai noté déjà.

Pour obtenir le vote de son projet de loi, M. Jonnart disait en février 1904 à la Chambre : « Voilà, messieurs, quel sera le résultat de la réforme que l’Algérie appelle de toutes ses forces : augmentation de la richesse, augmentation de la sécurité ; par conséquent, elle le juge digne de quelques sacrifices. »