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« À l’expiration de la concession, ou, dans le cas d’application de la clause de rachat, si l’État est créancier de la compagnie, le montant de la créance sera compensé jusqu’à due concurrence, avec la somme due à la compagnie pour la reprise, s’il y a lieu, aux termes de l’article 30 du cahier des charges, du matériel tant de l’ancien que du nouveau réseau. »

« L’article 13, § 15, de la loi du 19 décembre 1900 fait allusion à ce règlement quand il dit :

« À partir du 1er janvier 1926 les avances aux compagnies de chemins de fer, au titre de la garantie d’intérêt de ces lignes, seront à la charge de la colonie. Les remboursements qui seraient faits par les compagnies en exécution des conventions de concessions seront attribués à couvrir de leurs avances l’État et l’Algérie au prorata de leurs avances respectives. »

« Comme la dette du P.-L.-M. résultant des avances faites sous forme de garanties d’intérêts monte à 61 millions et qu’elle ne peut être compensée que jusqu’à concurrence de 2 millions au maximum par le matériel du réseau algérien dont la valeur ne dépasse pas ce chiffre, l’État, aux termes rigoureusement entendus de l’article 7, posséderait encore une créance de 59 millions dont il pourrait se récupérer tant sur le montant du matériel du réseau français que sur l’ensemble du patrimoine de son débiteur. L’État, qui vraisemblablement sera amené à transférer, ne voudra pas s’exposer à ce que, plus tard, la colonie qu’il aurait négligé de lier à son contrat lui reproche de n’avoir pas strictement appliqué l’article 7 afin de voir réduire d’autant le montant de l’annuité de rachat qu’elle aura à payer au lieu et place de la garantie d’intérêt. Nous serons donc consultés… aussi attendons. »

Cela est d’un français confus, mais d’une claire intention. Il s’agit d’intérêts collectifs, c’est donc de la politique. Ce serait d’intérêts particuliers, que la pièce offrirait un joli sujet d’étude à certains psychologues. Je veux dire ceux des parquets. Politique, le chantage n’est pas un délit mais constitue un nouveau titre à la confiance des électeurs. La menace plus haut soulignée fut très prisée en Algérie. Il en ressort que les gardiens des finances algé-