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typiques sur la mentalité algérienne, et sur les sentiments des Algériens à l’égard de la métropole.

Ceci d’abord, du rapporteur de la commission du budget à la session de 1903 des Délégations financières :

« … L’Algérie aurait dû recevoir gratuitement ses lignes… Si, contrairement aux usages constamment admis dans les rapports entre colonie et métropole, on voulait lui imposer une contre-partie, il fallait au moins la traiter comme une parente… »

Envisageant l’éventualité que l’État pourrait racheter et exploiter sans consulter la colonie, notre honorable Algérien disait ensuite avec une énergie tout africaine :

« … Ce serait faire trop bon marché de nos droits… l’Algérie devra être consultée et, à vrai dire, rien ne pourra être fait sans elle ni contre elle. La colonie est propriétaire de ses lignes ; elles lui ont été transmises en 1900, l’État s’en étant provisoirement réservé la jouissance et l’administration, qu’il considère comme corrélatives au paiement de la garantie d’intérêts. Il s’est ainsi en quelque sorte constitué l’usufruitier du bien d’autrui. Or un usufruitier ne peut altérer la substance du bien dont il a la garde sans le consentement du propriétaire. »

Sans doute penserez-vous que ces extraits avaient place indiquée au chapitre « séparatisme »… Et vous auriez raison.

De même ce qui suit eût figuré avantageusement au chapitre de la ruse algérienne.

L’éminent rapporteur des Délégations financières dit en effet :

« Au reste, pourquoi l’État voudrait-il agir seul ?

« Le rachat n’ira certes pas sans difficultés. Il y a dans la convention du 1er mai 1863 passée avec le P.-L.-M. un article 7 dont on retrouve la reproduction dans les conventions des autres compagnies et qui sera très délicat à interpréter. Il est ainsi conçu :