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« Il serait vain d’espérer que des découvertes du genre de celle des phosphates se renouvelleront fréquemment, et il est plus prudent de penser que les chemins de fer algériens devront se contenter de leurs éléments de trafic actuel, dont le principal, sujet à des variations constantes, consiste dans les produits agricoles. »


Et encore :


« Il s’agit ici de moyennes. M. Sibille a pris la moyenne des cinq ou six dernières années et a dit : Observez la décroissance de la garantie d’intérêts, depuis les six dernières années, et vous verrez que nous sommes dorénavant à l’abri de ces à-coups financiers de garanties d’intérêts qui ont été autrefois si menaçants pour l’équilibre de nos budgets.

« En effet, depuis quelques années seulement la garantie d’intérêts a décru, mais — j’attire l’attention de la Chambre sur ce point — le budget de la garantie oscille de la même manière qu’oscille le bien économique de l’Algérie, le profit économique de la collectivité algérienne. Ce bien, ce profit économique, est subordonné à des éléments naturels qui s’exercent avec des oscillations, des amplitudes singulièrement considérables.

« Cela est le propre du climat algérien. Je rappelle à la Chambre que dès 1885 on prédisait la baisse très rapide des garanties algériennes. La colonie avait obtenu en 1885 une garantie de 11.241.000 francs et, en 1886, de 15.032.000 francs ; puis les années mauvaises sont arrivées : en 1888, c’est 21 millions 649.000 francs que la métropole a été obligée d’inscrire au compte de la garantie d’intérêts. La garantie a baissé en 1890 et en 1891, mais elle est remontée en 1893, date où vous inscrivez 23.850.000 francs.

« Qui nous dit que ces alternatives d’augmentation et de décroissance ne se reproduiront pas de la même manière ?

« Tout, au contraire, permet d’affirmer que nous aurons des augmentations prochaines. »


De M. Jonnart sur le même propos :


« Actuellement l’État a de très grandes chances de dépenser davantage parce que les vaches maigres semblent sur le point de succéder aux vaches grasses. Les oscillations de garanties d’intérêts, bien plus qu’en France encore, sont surprenantes en Algérie. »