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prétendant qu’avec ce système la vague est renvoyée au large, n’entre pas dans le port.

Résultat : la jetée plusieurs fois défoncée.

Mais ça ne fait rien, l’astuce oranaise ne démord pas de son système, c’est la mer qui a tort !…

Comment de pareilles choses peuvent-elles arriver dans un pays organisé ? Lisez cette appréciation de l’amiral Mouchez. Elle est de 1881. Mais elle serait encore de mise aujourd’hui. Preuve : les réclamations algériennes qui figurent dans tous les documents publics, et ce fait des crédits énormes qui sont demandés pour que l’installation des ports devienne adéquate aux besoins du commerce.

L’amiral Mouchez écrivait :


« Ayant passé plusieurs années à étudier minutieusement cette côte pour en dresser la carte, je me crois autorisé à affirmer que la question des ports de l’Algérie a été mal comprise et mal résolue. La position des jetées, trop souvent subordonnée à des intérêts secondaires, a été mal choisie ; les ports sont beaucoup trop petits, et après avoir dépensé bien des millions, nous n’avons pas encore sur cette côte, à l’exception d’Alger peut-être, qui nous coûta une soixantaine de millions (en 1881), un seul bon port satisfaisant aux conditions qu’on serait en droit d’exiger après les sacrifices qu’ils ont coûtés à l’État. Le résultat obtenu est bien minime pour le prix qu’il nous coûte. » (La Côte et les ports de l’Algérie. Brochure, 1881.)


Cela, on peut encore le dire aujourd’hui, et le dire pour tout ce qui constitue l’outillage économique de la colonie. Résultat « bien minime ».

Où l’on peut de la manière la plus saisissante, je crois, l’apprécier tel, c’est en étudiant les chemins de fer.

C’est aujourd’hui la grande, la grosse, l’énorme question d’actualité.