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100 millions d’emprunt toujours en même dessein. Quant à M. Jonnart, il n’ose, je crois, prononcer son chiffre…

Je n’ai pas la prétention d’analyser ici, à fond, dans tout le détail, toutes les questions de travaux publics de l’Algérie, comme je les ai étudiées sur place durant mes voyages.

Montrer ce que sont les ports, les routes, les travaux d’hydraulique, les aménagements des forêts, énumérer les diverses constructions qui composent le domaine public bâti, etc…, cela m’entraînerait trop loin.

Elle serait longue, l’histoire des travaux publics en Algérie, surtout s’il fallait en dire toutes les joyeusetés.

Une typique, cependant, sur le propos des ports, dans Carette :


« Les ingénieurs français suivirent d’abord, à défaut d’autre, la direction amorcée par les Turcs. Mais elle réduisait le port à des dimensions beaucoup trop modestes. Dès lors le môle commença à gagner vers le large et annonça des vues plus ambitieuses. Divers projets se présentèrent, et chacun d’eux après une ou deux années de règne s’effaçait devant une conception plus grandiose. Au milieu de ces débats le môle marchait et reproduisait dans sa forme le mouvement des idées. À chaque hausse il s’enhardissait et s’épanouissait vers le large. Ces inflexions successives ont fini par imprimer à la jetée française une courbure bizarre, injustifiable, contraire aux données de l’expérience et aux principes de l’art hydraulique, monument impérissable des hésitations administratives, des scrupules diplomatiques, des tiraillements de toute nature qui ont marqué cette conquête. »


Et notez la suite. Ces jetées, offrant leur creux aux vagues du large, à l’effort de la mer, devinrent ensuite le fin du fin. Oran n’en voulut pas d’autre,