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qui sortaient de son trésor à destination de l’Algérie, eût versé cet argent dans une caisse spéciale.

Et vous auriez une France qui ne posséderait pas l’Algérie, mais qui disposerait d’assez de milliards pour être la souveraine de l’Europe… une France sans dette, une France riche !


CHAPITRE VI

À quoi ont passé les dépenses ? L’outillage économique.


En contre-partie de ce sacrifice, lequel s’accroît chaque année, qu’avons-nous en Algérie ? Qu’a-t-on fait de ces sommes énormes ? Qu’en reste-t-il comme outillage économique, comme outillage donnant valeur à la possession de la terre d’Algérie en en permettant l’exploitation ?

Puisque cette exploitation ne « paie pas », ne fait pas rentrer dans les caisses publiques l’équivalent de ce qu’elle leur coûte, c’est que cette exploitation est mauvaise ? Cela tient-il à la matière exploitée ou aux moyens d’exploiter, à l’insuffisance de l’une ou des autres, ou à l’insuffisance des deux ? Notre livre troisième a montré ce que vaut la matière exploitée. Relativement peu. Les moyens d’exploitation, si nous en jugeons par le chiffre de cinq milliards dont fait partie le prix qu’ils nous ont coûté, devraient être merveilleux. Hélas ! Quand Burdeau fit son rapport, l’Algérie demandait 70 millions pour des routes, 82 millions pour des ports, 17 millions pour des reboisements, 100 millions pour des barrages ! M. Laferrière voulait plus, récemment, 300 millions pour le même objet. M. Revoil se contenta d’obtenir