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comptable, le fait réel, le fait argent sorti des caisses de la métropole pour l’Algérie.

Voilà comment il faut établir le compte de ce que la possession de l’Algérie a coûté en argent à la métropole.

Ce n’est pas un compte simplement successif, mais progressif.

Ce n’est pas un compte fictif, mais réel, puisque nous avons chaque année payé. Et que notre dette publique n’a depuis cessé d’augmenter.

En 1832 la France a payé pour l’Algérie 7.359.266 fr.

En 1833 elle a payé : 1o l’intérêt de ces 7 millions 359.266 à 5 %, soit 367.963 francs ; 2o le déficit de l’année, soit 15.437.407 francs. Et alors l’Algérie coûtait à la France non pas 22.796.673 francs, somme des deux déficits annuels, mais 23.164.636 francs.

En 1834 la France paie l’intérêt de sa dette publique. Si l’année d’avant elle avait pu alléger cette dette des 23.164.636 francs dépensés pour l’Algérie, elle aurait une dette moindre de cette somme, la somme des intérêts qu’elle paie serait diminuée du montant des intérêts de ces 23 millions.

C’est 1.158.231 francs d’intérêts qu’en réalité elle paie pour l’Algérie, et qui doivent être ajoutés aux 15.549.400 francs du déficit de l’année…

Vous commencez d’avoir le vertige. Moi aussi… Vous apercevez maintenant l’addition fantastique… vraie… Poursuivez le compte. C’est beaucoup plus de vingt milliards.

!!!!!!!!

Oui.

Supposez que chaque année la France, au lieu de payer l’intérêt des déficits algériens antérieurs, au lieu de payer le déficit algérien de l’année, au lieu de faire successivement passer la mer aux sommes