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simples de production, les conditions naturelles : l’air libre, l’engrais du troupeau, l’eau qui ne coûte rien, et pas les serres, les engrais chimiques, les eaux qui coûtent cher.

La condition essentielle de l’air libre fait que la colonisation agricole dépend en absolu de la température des régions à coloniser. La température impose le choix des végétaux à cultiver.

Il y a les végétaux qui évoluent dans les températures chaudes, dans les « tempérées » et dans les froides. Il faut donc, et avant toute autre notion, que l’on sache bien si les régions où l’on s’établit sont chaudes, tempérées ou froides. Il faut que cette classification — je ne dis pas une naïveté — soit nette, précise, réelle. Il faut spécifier qu’un pays froid est celui où la température n’atteint point les maxima d’un pays chaud et réciproquement. Et il faut que l’on soit pénétré de cette vérité qu’un climat tempéré est celui où les maxima et les minima sont tempérés, non les moyennes. Cela vous paraît idiot de simplisme… on a mis soixante-quatorze ans pour s’en douter en Algérie !

Enfin du choix des cultures de colonisation, ce qu’il y aurait d’exclusivisme trop rigoureux dans les conséquences de cette classification peut être corrigé par les relations de temps entre l’apparition des extrêmes et la durée d’évolution des végétaux cultivés. Mais cela est moins une correction qu’une atténuation à ce qu’on va lire plus loin. Car les causes des maxima et des minima sont d’une telle complexité qu’on n’a su en dégager encore une loi de périodicité fixant une durée de temps pendant lequel on pourrait avec certitude laisser ou faire évoluer un végétal ne supportant ni maxima ni minima. Le cas des cotons du Turkestan n’infirme en