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du déficit algérien, pour en débarrasser les finances autonomes de la colonie en en chargeant celles de la métropole, n’a pas procédé comme le ferait dans les affaires n’importe quel liquidateur prié de présenter un bilan, d’établir un compte.

Il a dans une colonne successivement aligné les déficits de chaque année et en a fait l’addition simplement, en négligeant tout intérêt.

Mais ces intérêts qui n’apparaissent point dans le total de 5 milliards, la France les a payés. Depuis 1830 la France a toujours été endettée. L’argent qu’elle a dépensé pour solder le déficit annuel de l’Algérie a grossi chaque année sa dette, dont régulièrement elle a payé les intérêts.

Et vous voyez que nous devons compter autrement que le ministère des finances pour établir ce que réellement l’Algérie coûte à la France, d’argent effectivement sorti des cuisses métropolitaines.

La première année l’Algérie produit bénéfice. C’est 1830. Il y a 13.900.847 francs d’excédent. C’est le trésor du dey…

La deuxième année l’Algérie ne coûte encore rien. Il y a bien 8.115.357 francs de déficit. Mais on peut payer avec le boni de l’an précédent, et il en reste 5.785.357 francs.

La troisième année c’est 13.144, 623 francs de déficit. Le restant du boni y passe et c’est un déficit réel de 7.359.266 francs.

1833 accuse un déficit de 15.437.407 francs. La France paie.

Combien alors a-t-elle dépensé pour l’Algérie ? 15.437.407 + 7.359.266 + les intérêts de 7.359.266 pendant un an.

Qu’on ergote et que l’on cherche, et que l’on trouve tous les sophismes que l’on voudra, voilà le fait