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CHAPITRE V

Le mensonge des excédents.


Car c’est mentir que d’affirmer que, même spécial, le budget algérien est en équilibre, et c’est encore mentir que de prétendre que l’Algérie ne coûte plus rien à la métropole.

Négligeons pour l’instant le compte des intérêts augmentant annuellement le déficit payé pur la métropole et contentons-nous du chiffre incomplet de la somme des déficits annuels, sans intérêts, du chiffre publié en 1900 par le ministère des finances. Ces quatre milliards sept cents millions de déficit 1830-1900, qu’on distrait du compte algérien, ne disparaissent point. Ils sont inscrits à notre dette et nous en payons l’intérêt. C’est du bon 3 %, C’est exactement :

4.771.390.530 × 3 ÷ 100 = 143.141.715,90.

Ajoutez à cela le budget militaire. Celui des garanties d’intérêt. Celui des territoires du Sud. Près de cent millions pour ces trois budgets. Et vous trouvez officiellement qu’aujourd’hui, alors que tous les Algériens prétendent que leur colonie ne nous coûte plus rien, nous payons pour elle 240 millions par an.

Par la consolidation en 1900 du déficit algérien de 70 années, pour que l’opération complète, organisation et exploitation de l’Algérie, budget public, fût équilibrée en recettes et dépenses, fût le succès financier que l’on dit, il faudrait que les recettes algériennes annuelles s’augmentassent normalement, sans expédients ni virements, non seulement des trois à cinq millions qui sont nécessaires pour