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une garde jalouse autour de leur caisse de réserve qu’elles croient pleine d’excédents et qu’elles ne veulent point laisser prendre par la métropole. Tout au contraire de coûter quelque chose à la métropole, l’Algérie pourrait lui passer ses économies !

M. Waldeck-Rousseau n’a-t-il pas dit aussi dans l’exposé des motifs de la loi du budget spécial, le 22 mai 1900 :


« … Quant au système de subvention annuelle et variable qui affecterait au paiement des garanties d’intérêt les excédents de recettes, il ne pourrait que nuire au développement de la colonie, puisque la bonne gestion de ses finances et la prospérité de son commerce n’auraient pour résultat durant de longues années que d’alléger les charges du budget de la France. »


Ce n’est point pour vous faire constater en quelle piètre estime M. Waldeck-Rousseau tenait les Algériens…

(… Car est-il des Délégations financières une condamnation plus cruelle, plus froidement terrible et plus méprisante que celle-là, que de dire : « Les Algériens ne feront pas d’économies dans leur gestion si ces économies doivent profiter au budget de la France » ?…)

… Ce n’est point pour vous faire noter en passant cet argument extraordinaire qui fut d’ailleurs employé par tous les orateurs qui traitèrent la question, ne voyant pas quel soufflet ils donnaient ainsi aux Algériens ;

Ce n’est point pour cela que j’ai cité ce passage de M. Waldeck-Rousseau, mais bien pour montrer comment, par tout le monde, fut proclamé, affirmé, répété, propagé le mensonge de l’excédent de recettes algériennes.