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Mais je tiens à citer ce passage de l’exposé des motifs du projet de loi déposé par M. Waldeck-Rousseau le 28 février 1902 pour obtenir l’emprunt de cent millions escompté par les Algériens aux fins de retaper leur outillage, de reprendre la colonisation officielle et de créer des recettes… non pas lointaines en suite des progrès réalisés, mais prochaines, immédiates, par prélèvements sur l’emprunt même.


« … Cependant, dit l’illustre homme d’État, on n’a cru devoir fixer qu’à 50 millions la portion de l’emprunt immédiatement réalisable ; l’annuité qu’elle exige sera obtenue par la simple affectation d’une partie des crédits inscrits annuellement au budget pour les services auxquels est destinée cette première fraction ; et les excédents de recettes dont la colonie ne fait pas état aujourd’hui resteront libres pour servir ultérieurement de gage à la seconde. »


Passez muscade ! Elle passa.

Et, en vérité, je me demande pourquoi sur ce propos je me fais de la bile. Notre peuple est tout de même trop bête et n’a que ce qu’il mérite… C’est comme pour les dépenses de l’Extrême-Sud. Le Parlement trouve qu’« elles continuent à représenter un chiffre qui paraît tout à fait excessif ». (Antonin Dubost, Sénat, 5 décembre 1902.) Qu’à cela ne tienne, on les groupe en budget spécial, on crée une colonie nouvelle. Et c’est bien ! Et ça passe ! Le remède à toutes les difficultés, à tous les déficits, à tous les ennuis, vous le voyez, est excessivement simple. Budget spécial ! En Algérie tout devient spécial. Jusqu’aux chiffres. Ce serait excessivement joyeux, si en fin de compte il n’y avait pas toujours la douloureuse pour nous contribuables métropolitains.

Mais Étienne affirme que l’Algérie ne coûte plus rien à la métropole, qu’elle se suffit à elle-même, etc… etc… etc… Les Délégations financières montent