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demander comment la réalité, 86 millions de déficit de l’année d’avant, a pu ainsi être transformée subitement ? Les enfants qui vont chez Robert Houdin applaudissent, quand un sac qu’ils voyaient vide, immédiatement, et sans qu’ils aient même cillé des paupières, ils le voient plein. Un pain à cacheter, quand le pontife a soufflé dessus devient Dieu et le fidèle, en l’adorant, le mange. Le déficit algérien quand un gouvernement on présente la carte devient excédent. On montre cela à la foule. Et elle voit.

Seulement on ne lui donne pas comme avec l’hostie le Dieu à manger. Comme chez Robert Houdin on ne s’est pas contenté de lui montrer le sac vide. On la prie de le remplir. Et elle le remplit croyant qu’il était déjà plein ; qu’il n’avait pas besoin de sa contribution, de son emprunt pour devenir plein.


CHAPITRE IV

Des finances à la Robert Houdin.


Ne croyez pas surtout que je plaisante quand je vous parle ainsi de pratiques financières à la Robert Houdin.

Vous avez vu, au budget de 1900, 86 millions de déficit. Pour faire apparaître avec le budget spécial des excédents, on enlève au budget de l’Algérie et l’on porte au budget métropolitain 94 millions de dépenses algériennes. Celles qui au tableau 3 du budget de l’État, statistique de l’année 1901, page 9, sont désignées dépenses militaires et dépenses extraordinaires.

Ces dépenses ne figurent plus au budget spécial de l’Algérie pour 1901. Mais ce virement de compta-