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Ajoutez-y les 300.000 morts ; les 300.000 adultes, les 300.000 mâles ; les 300.000 existences par quoi se chiffre le prix sang.

Et voilà l’idée précisée de la bonne affaire. C’est le déficit. Énorme. Formidable. Incroyable… Réel.


CHAPITRE III

Le budget spécial.


Au moment où la politique des autonomistes, des gens d’affaires exige que « l’affaire » se présente favorablement, elle apparaît lamentable, désastreuse, L’outillage économique est à refaire ; on veut malgré tout poursuivre la colonisation officielle, tous les électeurs grands et petits, qui ont faim, exigent que des millions tombent en circulation, dont ils se nourriront. Il faut l’emprunt.

Mais allez parler de crédit, allez assurer l’excellence du gage avec ces déficits annuels sans cesse augmentant ; celui de 1900 montant à 86 millions. Allez !…

Mais l’Algérien n’est pas embarrassé de si peu. Et voici qu’éclate son génie de courtier méditerranéen passé maître dans l’art du truquage de toutes les marchandises. Le navigateur qui maquillait les prostituées décaties pour les vendre comme des vierges, le pirate sicilien, le corsaire de Marseille, le raïs d’Alger, l’ancien Barbaresque reparaît.

Il faut montrer le budget algérien avec des excédents. M. de Peyerimhoff veut des millions pour la colonisation officielle. M. Petel veut les emprunter pas trop cher. Ainsi l’ordonne l’Algérie de M. Étienne.