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alfas pour du pur havane. Les cigarettes peuvent passer. C’est fumées toujours. Et courez après des fumées. Les chiffres restent, Les budgets demeurent. On peut regarder, contrôler.

Et c’est tôt fait.

Avant 1900, avant l’établissement du budget spécial et surtout la publication des comptes du ministre des finances pour opérer ce que je dirai la liquidation de la situation financière de l’Algérie de 1830 à 1900, c’était assez difficile. On avait peine à s’y reconnaître. Une savante dispersion des comptes rendait l’examen pénible. C’est du moins ce qu’affirme M. Leroy-Beaulieu. Mais aujourd’hui c’est très facile.

Ouvrons la statistique financière de l’Algérie pour l’année 1901, page 2, tableau no1. Comparaisons des recettes et des dépenses de toutes natures effectuées en 1900 et de 1830 à 1899.

Nous voyons :

Excédent des recettes sur les dépenses : 13.900.879 francs.

Excédent des dépenses sur les recettes : 4.785.291.409 francs.

Et cela donne en déficit : 4.771.390.530 francs.

En 1900 l’Algérie coûtait à la France la somme de 4.771.390.530 francs, sans compter l’accumulation des intérêts annuels augmentant successivement d’autant la dette et la portant à plus de 20 milliards. Cette même année le déficit fut de 86.271.265 francs.

Voilà pour le budget public.

Pas de phrases, pas de mots, pas d’explications, pas d’équivoques, pas de raisonnements, pas de sophismes. Un chiffre vous a donné le prix argent de l’objet.