Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/357

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas vu la réalité du dessein de la conquête, qu’ils n’aient pas vu que notre race ne « prend » pas sur le sol conquis ; on peut comprendre qu’ils n’aient pas vu l’invasion étrangère, qu’ils n’aient pas vu que l’indigène n’accepte pas comme un bonheur notre action et réagit…

On peut comprendre qu’ils n’aient point vu cela et les en plaindre. Mais dans ce que nous allons étudier ; dans cette question du bénéfice ou du non-bénéfice en argent ; de la bonne ou de la mauvaise affaire, en chiffres ; dans une simple arithmétique, dans une élémentaire comptabilité ; dans la comparaison de deux additions, que ces gens ne trouvent point la vérité, ou la nient, cela ne peut plus être compris, expliqué sinon par leur mauvaise foi, ou leur folie.

Vous avez lu au livre premier de cet ouvrage ce qu’on dit de la prospérité matérielle de l’Algérie, qu’une preuve indiscutable de cette prospérité c’est les excédents de recettes sur les dépenses du budget de l’Algérie ; et les Étienne, emportés par les chiffres qu’ils citent, prétendent, certifient, jurent que la conquête et la colonisation de l’Algérie constituent pour la mère-patrie une merveilleuse opération économique, dont les bons résultats, des résultats de chiffres, ne sont point à espérer dans l’avenir, mais à constater dans le présent.


CHAPITRE II

De comptabilité qui ne soit pas algérienne, qui soit vraie.


Constatons.

Car nous ne pouvons nous contenter des affirmations ni des chiffres des Algériens. M. Paul Leroy-