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loi. Quand la statistique sera faite d’une façon plus complète, comme on en a commencé l’essai, l’infériorité de l’élément français apparaîtra plus saisissante encore.

Mais tels quels les chiffres de maintenant suffisent à la constatation que l’élément français disparaît dans la population européenne de l’Algérie, que le peuplement français n’a pas réussi.

Les Algériens comme leur savant docteur Mauran disent : « Tant pis pour la France, mais tant mieux pour l’Algérie, car naît une race nouvelle… » Et cette race nouvelle, la leur, ils la parent de toutes les qualités que M. Bertrand glorifia chez Pepete le Bien-Aimé.

Ce métissage méditerranéen, peut-on dire que c’est une race nouvelle et qu’elle soit adaptée à l’Afrique du Nord ?

Cela, personne ne peut le dire. C’est le secret de l’avenir. Notre connaissance du passé et du présent est insuffisante pour nous permettre d’élucider ce secret. Il n’y a que les imbéciles et les écrivains algériens qui puissent affirmer le « succès » de la nouvelle race. Malgré qu’il n’y ait là rien de mystérieux, il n’y a que des inconnues. C’est un problème naturel dont nous ne connaissons pas tous les éléments. Voilà tout. Ceux que nous connaissons infirment la thèse de l’acclimatement du métissage européen. Mais nous n’en connaissons pas suffisamment. Aussi nous ne pouvons pas plus affirmer l’insuccès que le succès. Nous ne pouvons affirmer l’insuccès que pour l’élément français. Pour le métissage… dans deux siècles on en parlera. Pour le moment c’est la loterie… avec beaucoup plus de chances toutefois d’un mauvais numéro que d’un bon.