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CHAPITRE XXIV

Réponse à la question qui fait le sujet de ce livre.


Nous pouvons maintenant répondre en complète connaissance de cause à la question qui fait le sujet de ce livre : avons-nous fortement implanté notre race dans une nouvelle patrie ?

Non.

Nous avons écarté les apparences. Nous ayons regardé et avons vu.

Ce n’est pas une nouvelle patrie française qu’un pays où il y a, en face de 4 millions de Berbères et Sémites sujets français, la masse hétérogène de 600.000 Européens dont j’ai donné le détail.

Cela ne peut être considéré comme une nouvelle patrie. C’est un État en formation dans lequel la force de notre armée assujettit les éléments indigènes musulmans. C’est un État dont nous étudierons ultérieurement les incohérences administratives. Qu’il nous suffise pour maintenant de constater que ce n’est, en réalité, ni un prolongement de la mère-patrie, ni une nouvelle patrie, et que nous n’y avons pas fortement implanté notre race.

On a vu ce qu’a donné l’effort de peuplement français. L’élément français est « dilué » dans la masse étrangère ; il n’existe que par un apport constant de la métropole ; le caractère français est dénaturé chez le créole ; le sang créole contient une bonne part de sang étranger…

Aux chiffres déjà donnés ajoutons ceux-ci. Le contingent de 1902 comprend 5.721 conscrits ; 2.937 sont Français.

La statistique dit Français d’origine et de par la