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celui des séparatismes que l’on peut étudier dans l’histoire de presque toutes les sécessions.

M. de Lanessan nous dit que :

« L’esprit local est toujours avivé et transformé en tendance révolutionnaire et séparatiste par les maladresses et les abus de pouvoir de la métropole. Préoccupée avant tout de ses intérêts particuliers, celle-ci impose à ses colonies des obligations qui lèsent leurs intérêts, blesse les colons et finit par provoquer leur rébellion et la proclamation de leur indépendance. »

Rien de tout cela en Algérie. Les Français d’Algérie ont payé moins d’impôt que ceux de la métropole. On leur a donné des terres. La métropole les a nourris de la circulation des cinq milliards de francs dépensés, en surplus de ses recettes, pendant 70 ans dans la colonie. Jamais sous l’Empire les intérêts des Algériens ne furent lésés par la métropole ; depuis la République ni leurs droits ni leurs intérêts n’eurent à souffrir.

Les sentiments séparatistes qui mettent généralement en révolte les colons proviennent d’une réaction contre l’oppression, contre la tyrannie, contre l’exploitation des métropoles. On vit cependant les colons des États du Sud, lors de la guerre de Sécession, essayer de briser pour une cause immorale le lien qui les unissait aux États du Nord. C’est un phénomène de même genre et aussi odieux que les séparatistes algériens offrent à nos études. C’est parce que la France ne leur donne pas toute liberté dans l’exploitation de l’indigène qu’ils pensent, écrivent et agissent en séparatistes. J’en ai donné plus d’une preuve au cours des chapitres qui précèdent ; on en verra d’autres encore dans mon ouvrage sur la question indigène.