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demander la constatation aux annonciers de Cook, Duchemin ou Lubin, mais aux savants, aux géographes, aux géologues, aux météorologues, aux agronomes, aux botanistes et, en fin de compte, aux économistes, qui, pour en tirer les conclusions pratiques, centralisent les travaux des spécialistes.

Il faut rendre cette justice aux divers gouvernements de l’Algérie que tous ont eu la préoccupation, le souci de donner à la colonisation officielle ou privée une base scientifique.

Ainsi, dès 1840, on publiait d’énormes labeurs, notamment celui d’Aimé, sur l’exploration scientifique de l’Algérie. Et depuis cette époque les travaux officiels ont continué dans une progression constante… missions, rapports, imprimés, brochures, volumes… j’avais un instant songé à établir ici la bibliographie scientifique de l’Algérie… ça serait tout mon livre !

Si d’aventure quelque désœuvré riche et curieux de statistique me lisait, je lui signale un sujet intéressant. Rechercher combien a coûté en travail, en argent, en papier… etc… l’enquête scientifique d’où est sortie notre ignorance officielle du climat de l’Algérie. Puis, si ce programme ne remplit pas sa vie, pour continuer, rechercher, combien ont coûté les diverses cultures officiellement recommandées, et que le climat ne permet point, Le travail sera très difficile et presque aussi… impossible… que celui d’un essai d’établissement de compte des frais de la pénétration dans le Sud.