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abandonnait à eux seuls, 1 contre 15 dans notre possession d’Afrique. »


L’idée qui vient logiquement aux hommes raisonnables quand ils n’ont pas étudié l’esprit algérien, les sentiments algériens traduits par les écrits et les faits algériens, c’est que le séparatisme n’existe point parce que, incapables de vivre séparés de la métropole, les Algériens ne sauraient avoir le désir de s’en séparer.

C’est ainsi que je lis dans la thèse pour le doctorat en droit de M. Le Doré :


« Il est certain que si l’Algérie pouvait équilibrer son budget à l’aide de ses seules ressources, que si toute liberté lui était laissée dans la gestion de ses finances, des tendances séparatistes se feraient probablement jour. La colonie arrivée à un état de prospérité semblable à celui de l’Australie serait peut-être tentée de secouer la tutelle de la métropole qui constituerait une charge sans compensation. Mais telle n’est pas la situation de notre grande possession africaine. Elle ne pourra d’ici un long temps se passer de l’aide de la France. »


On ne doit pas se contenter de croire qu’un sentiment n’existe point simplement parce que ce sentiment serait ridicule, fou, s’il existait ; on doit chercher s’il existe. C’est ce que j’ai fait. Et j’ai trouvé qu’il existait en 1870 et qu’il existe encore en 1904.

Mes preuves montrent qu’il ne s’agit point d’une légende, comme le disait il y a quelques mois. M. Bertrand remerciant M. Jonnart en ces termes :


« Vous avez proclamé bien haut qu’il n’y avait en Algérie que de bons Français. Vous en avez fini avec la légende du séparatisme. Au nom de mes collègues des Délégations je vous en remercie. »


Mes preuves montrent aussi qu’il ne s’agit point d’une chose ancienne, à jamais disparue, comme l’af-