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qui a tenu à ce que les vœux des populations fussent débattus entre les élus et le gouvernement local et non point autocratiquement interprétés par ce dernier tout seul.

« … On ne peut pas dire que le Sénat nous exproprie de notre droit d’initiative en s’y associant ; mais en revanche, ce qui est tout aussi dommageable, il empiète sur notre contrôle financier qu’il annihile. »


Cela ne vous suffit encore pas… Vous ne voyez pas encore assez nettement traduit l’esprit séparatiste des Délégations financières, voici mieux, toujours mieux :


« Le Parlement n’a pas à connaître du budget algérien qui est un acte administratif…

« Le budget algérien se suffit à lui-même sans qu’il ait besoin d’être vivifié par une intervention étrangère. Vis-à-vis de lui les Chambres n’ont qu’un seul droit qui regarde seulement la recette et non la dépense ; ce droit… ne peut comprendre celui d’imprimer une orientation politique algérienne ou de remanier notre budget, c’est là une vérité indiscutable » (Pages 10 et 11.)


Il n’est pas possible d’affirmer plus clairement l’idée séparatiste qu’en disant : le Parlement n’a pas le droit d’imprimer une orientation à la politique algérienne.

Comme toujours le rebelle ajoute l’insulte à sa révolte, M. de Soliers a subi cette loi, car il a dit :


« Enfin est-il bien sûr que nos successeurs bénéficieront seulement des économies que la métropole nous convie à amasser ? » (Page 29.)


De quel droit cet Algérien met-il ainsi en suspicion l’honnêteté de la métropole ?

N’est-elle pas aussi d’un clair séparatisme, cette déclaration du délégué Pinelli :


« La suppression des préfets s’impose, car ce sont des fonctionnaires de la métropole payés par le budget de la colonie