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« Nous ne pouvons pas en ce moment avoir l’air de nous mettre en rébellion contre les pouvoirs publics et le Parlement… »

Il est regrettable que le leader de l’Algérie libre, car M. de Soliers a publié un volume qui a pour titre cet outrage à la France, ne nous ait point dit à quel moment il pourra avoir l’air de se mettre en rébellion et quand il pourra s’y mettre.

Pour maintenant il avoue qu’il ne peut pas.

« Nous nous trouvons en présence d’un acte de souveraineté. La métropole nous impose de sa volonté telle et telle obligation et nous n’avons pas voix au chapitre. »

Que sont alors les députés et les sénateurs algériens qui participent aux votes du Parlement ?

Les idées de M. de Soliers sont quelquefois curieusement exprimées. Je lis dans son rapport de 1904 :

« Le Parlement, pouvoir souverain qui ne trouve de limites que dans sa propre continence, en s’associant à nos attributions entraîne dans son orbite les assemblées algériennes qui ne seront bientôt plus que des inutiles satellites. »

Il y a mieux :

« Nous aboutissons à un soi-disant partage entre le Parlement et les conseils locaux, partage dans lequel, si l’on voit bien ce qu’il y a pour nous à perdre, on ne distingue nullement ce que nous pouvons gagner. On comprend en effet qu’entre les observations présentées par la commission du budget de la métropole et celles émanant des assemblées algériennes le gouvernement n’hésitera pas dans son choix et qu’il ne prendra en considération que celles présentées par la commission du budget de la métropole, puisque c’est devant le Parlement et non devant les Délégations financières qu’il est responsable…

« Dépouiller ainsi les assemblées algériennes du droit d’initiative pour le remettre aux Chambres, des mains desquelles il glisse insensiblement aux mains du gouvernement local, c’est aller manifestement à l’encontre de la volonté du législateur